10 mai
À 7h30 ce matin, j’ai été réveillée par ton père qui sortait du lit, en douce, pour se rendre à ta chambre. Je ne t'avais pourtant pas entendu appeler.
Tout de suite, vous vous êtes mis à chuchoter. Dans la cuisine, j'ai entendu des bruits de plastique froissé, des ricanements, et encore plus de murmures mystérieux. Une partie de moi essayait de déchiffrer ce que vous faisiez, une autre me disait de me boucher les oreilles pour garder la surprise totale : ce n'est pas la fête des mères tous les jours!
Quelques minutes plus tard, tu venais me tirer du lit : « Bonne fête Maman! » (« Il sait que ce n'est pas ta fête, mais il voulait absolument te le dire comme ça! »)
Sur la table de la cuisine, trônait un beau bouquet de roses – séchées -, une carte et une bouteille de bulles pour le bain (« naturelles », s'il vous plaît!). Je crois bien qu'un de ces beaux cadeaux va bénéficier à toute la famille!
Après avoir mangé le bon petit déjeuner que vous m'avez préparé, nous avons poursuivi notre œuvre de ruelle : peinturer le panneau ce bois. Chacun à notre pinceau, nous avons étendu le blanc le plus immaculé du moment. La suite dans quelques jours.
En après-midi, tu as demandé à ton père quand il te ferait « quelque chose en bois »... Tu n'avais pas compris - ou n'acceptais pas - que ce serait la pancarte pour la ruelle. Ton père a rebondi, te demandant ce qui te ferait plaisir d'avoir comme jouet : un avion!
La retaille de la retaille de contreplaqué devint des ailes. Un bâton de bois trouvé sur le bord du chemin, la carlingue. Tu as aidé à scier, sabler, visser, clouer, avec beaucoup d'attention et de fierté.
Question de me faire plaisir, j'ai demandé à passer un peu de temps avec vous au salon, à manger du pop-corn pendant que je gratouillais la guitare – que je ne touche presque jamais ces dernières années.
Puis, tu nous en as sorti une bonne. Enfilant ton petit masque en tissu, tu t'es exclamé : « Je joue que je vais à l'épicerie! »
Ces bonheurs simples sont les plus précieux.