La tradition s’installe : depuis trois ans déjà, je documente chaque jour de décembre, avec des photos tirées de mon quotidien, dans un calendrier de l’Avent qui se prend parfois un peu pour un journal presque intime.
Après un automne extrêmement occupé, voilà une occasion parfaite de prendre un petit peu de temps photographique pour moi et de terminer l’année en beauté.
1er décembre
Décembre commence en douce, en pleine semaine.
Aujourd’hui, c’est jour d’emballage de plusieurs séances photos prêtes à mettre à la poste. J’en profite pour faire quelques photos de photos pour du visuel de produits, et pour m’arrêter pour admirer la scène. (il est beau, le bureau de pandémie du mari)
2 décembre
Toute la journée, il a fait gris, sombre, moche. Pas assez de neige et trop de vent pour qu’elle reste en place au sol.
Pour changer d’air, je m’invite à dîner avec mon amoureux à son vrai bureau, au sommet de la Place Dupuis. Il est midi mais on dirait qu’arrive la nuit.
En fin de journée, après une longue absence, je retrouve enfin la gang de la chorale pour pousser quelques notes sur Zoom. Le bien que ça fait! J’avais presque oublié que les soirées, c’est pas fait pour travailler.
3 décembre
Les jours passent et ne se ressemblent pas tout à fait. Les mandats non plus, d’ailleurs!
À l’agenda aujourd’hui : beaucoup de route, et une prise de vues en milieu très rural. Ici, une vache de Coaticook fait de la figuration sur un plateau de tournage, en périphérie d’un plateau de fromages.
4 décembre
Congé de photos
5 décembre
Comment célébrer le 60e anniversaire de naissance d’un grand-papa bien aimé, alors qu’on est en pandémie et en zone rouge?
En lui faisant une surprise dans le stationnement d’un McDo quelque part le long de la 20!
Par moment, le fêté avait beaucoup de buée dans ses lunettes.
6 décembre
Ça sent encore l’Halloween à la maison, parfois. Il faut dire qu’à raison d’un bonbon par semaine, le sac ne descend pas vite vite.
Ce dimanche-matin, c’était le temps de téter un suçon trois couleurs. Une activité tranquille qui se conjugue très bien avec la lecture de Papa.
7 décembre
Nez qui coule depuis plus de 24h = test de COVID.
En attendant le résultat, cette journée a des airs de confinement - sauf que maintenant, c’est la saison des agrumes et des guirlandes.
8 décembre
Avoir 4 ans et aimer jouer avec les lettres.
9 décembre
Les journées de travail sont longues cet automne. Je vais me coucher quand les autres dorment depuis longtemps déjà.
Si c’était le 24 décembre, je serais debout pour servir un verre de lait bien froid au Père Noël.
10 décembre
Ce matin, nous avons enfin mis à la poste la lettre que N. avait écrite avec S. pour le Père Noël. C’est la dernière journée, si on veut une réponse avant le 25 décembre.
En mauvaise mère, j’espère qu’il ne recevra pas tous ça!
(Notez les importants détails manuscrits bien d’actualité : le nom écrit par l’enfant, ainsi que son âge bien en évidence. C’est, disons, plutôt ostentatoire tout ça.)
H0H 0H0
11 décembre
Congé de photos
12 décembre
Samedi matin, N. peaufine son circuit de train du moment. Il n’a même plus besoin de notre aide!
Tous les deux ensemble, nous construisons une gare en blocs. Contrairement au circuit qui traîne depuis une semaine, cette nouvelle construction s’avère bien éphémère.
Les jeux de lumière fascinent plus durablement.
13 décembre
N. se débrouille vraiment bien avec les lettres, déjà. Il reconnaît leur forme, leur son. Pendant des jours, il jouait avec son “Joyeux Noël” de lettres molles sans jamais trop les mélagner.
Aujourd’hui, c’est devenu un peu n’importe quoi.
Et ça : “Maman, est-ce que je peux mettre mon chandail à manches longues en-dessous de mon chandail à manches courtes?”
Amour d’amour…
(Juste pour le plaisir de l’écrire : LENO XYEJUO )
14 et 15 décembre
Congé de photos - j’en ai parfois grand besoin!
16 décembre
Ces derniers temps, l’enfant dessine des fusées, des fusées, des fusées! Elles décollent toutes plus vite les unes que les autres - parfois les unes derrière les autres, parfois les uns à côté des autres.
Les abords de son lit commencent à être bien garnis.
Et après une période de jachère au profit des petites voitures, les Legos reprennent du service : “ils courent en mission rapide!”
17 décembre
Congé de photos
18 décembre
Au déjeuner, N. qui veut savoir qui a la plus grande main.
La lumière d’hiver tellement forte dans le corridor, que je dois ouvrir la porte de la salle de bain pour couper le faisceau et mieux voir mon écran dans le bureau.
Encore 5 dodos avant les vacances.
N. qui s’amuse comme un petit fou dans le bain : “J’ai les oreilles bouchées, maman!”
19 décembre
Cet automne, S. a entrepris un grand projet avec N. : assembler un camion de pompier à coller. Une magnifique reconstitution d’un camion pompe American Lafrance des années ‘60, à l’échelle 1/25, dans une boîte vaguement vintage qu’on se demande si elle est vraiment ou faussement vieille.
Après plusieurs semaines de pause en attendant la commande de peinture spécialisée au magasin de jouets du coin, les gars ont repris du service. Aujourd’hui, ils ont peinturé quelques pièces carrosserie, en plus de coller de tout petits morceaux : boutons de contrôle de la pompe et plaque d’immatriculation. C’est un travail de moine, et chacun de leurs nombreux épisodes revêt la même aura de calme, de patience et d’apprentissage.
J’adore admirer cette passion retrouvée, en voie de passation.
20 décembre
Dernier dimanche avant Noël, temps doux avant une petite bordée de neige.
À défaut de pouvoir se réunir pour célébrer ensemble plusieurs famille ont pensé, comme nous, à se donner rendez-vous aujourd’hui en quelques mi-chemins, pour se donner en douce les cadeaux à déballer par Zoom le 24 ou 25 décembre. Nous en avons profité pour s’amuser un peu dans un beau parc de Drummondville, dans l’art de la distanciation physique contemporaine.
Le bien que ça a fait!
Prendre des nouvelle en vrai, voir bien comme il faut nos pattes d’oie s’animer par-delà les masques et la vapeur s’échapper de nos souffles en même temps qu’on entendait nos voix, sans décalage.
Les enfants n’ont rien vu des échanges de sac dans les coffres des voitures et n’ont pas entendu les chuchotements, trop excités qu’ils étaient de courir et sauter. Pour eux, c’est devenu normal de ne pas s’approcher des grands-parents...
Ces photos serviront à leur raconter.
21 décembre
Surprise dans la boîte aux lettres : le Père Noël a répondu à la lettre de N. !
Sa réaction? Pure fascination et aucune incrédulité!
Merci aux lutins de Postes Canada de travailler si fort pour mettre de la magie dans la vie des petits! Ça aide les grands à garder la foi en le coeur des autres.
22 décembre
À la demande générale, des nouvelles de la guirlande d’agrumes.
Vivement les vacances!
23 décembre
Hier, N. et son groupe on glissé pendant des heures à la garderie. Ce matin à 8h, il a fallu que je le réveille!
Mais juste avant, je me suis assurée de faire quelques photos d’une réalité qu’il n’est plus très fréquent de pouvoir admirer. (Mon coeur fond)
En fin de journée, c’était féérique dehors alors que je terminais la retouche de ma dernière séance de l’année. J’avais si envie de sortir dehors!
Demain. En bottes de pluie.
24 décembre
Si le coronavirus n’avait pas changé les rapports sociaux de tout le monde et imposé un temps des Fêtes en cellule familiale réduite, nous aurions célébré comme a l’habitude avec ma belle-famille.
Au menu, il y aurait assurément eu des saucisses au bacon. S. s’est donc assuré d’en préparer avec N pour le réveillon! C’est loin d’être végane cette recette, mais même si on avait pu façonner ces célébrations à notre manière sans froisser les aïeuls, c’est l’attachement aux traditions qui l’a emporté cet année. Pour nous faire sentir qu’un peu de ce qu’on connaît est vécu “comme avant”.
Au moment où le soleil se couchait, N. a préparé un dessin pour le Père Noël. De lui-même, il a pensé à y écrire des lettres de circonstance aperçues sur des décorations extérieures plus tôt dans la journée : “HO HO HO”.
Nous avons déposé l’oeuvre d’art sur le bord du sapin, avec un biscuit et un verre de lait, en plus d’une pomme et une carotte pour les rennes.
Quelques minutes plus tard, on sentait de la fraîche venir de devant la maison.
La porte était ouverte!
Dans l’assiette, il ne restait que le coeur de pomme.
Et des cadeaux étaient apparus au pied du sapin illuminé.