Il y a deux ans, Grand-Maman s'en est allée soudainement, à la fin d'une belle journée d'été.
Grand-Maman, dont l'existence tranquille était la plus grande des inspirations. Cette vie intime, familiale et sociale si complète qu'elle menait religieusement et avec laquelle j'ai appris à documenter tous ces moments qui composent nos histoires (avec le projet Autour de Grand-Maman Georgette).
La sienne était fascinante de simplicité, enracinée dans le village qui l'avait vue naître au milieu du rang, au sein d'une communauté qu'elle avait contribué à tisser serré. Elle qui, à 88 ans, raccommodait encore les vêtements usées ou mal ajustés de tout un chacun, Fermière jusqu'à la moelle, jusqu'au coeur de ses jointures tordues par le temps et les mouvements répétés de l'aiguille, des ciseaux, du couteau à patates, du râteau.
Grand-Maman, je m'ennuie de photographier toute ta beauté. D'entendre ton rire, de manger ton pouding chômeur et les bonnes fèves de ton jardin. De me balancer avec toi en écoutant les sons de la campagne.
Dans les photos que nous gardons précieusement en souvenir, il y a tout ça.
- - -
Hier, Grand-Maman est passée me faire un de ces clins d'oeil!
Sur un film noir et blanc datant de l'hiver 2016, que je n'avais pas encore eu le temps de développer, elle est apparue, sans avertir, aux côtés d'une vue de son jardin - une autre.
Floue, en arrière-plan, au téléphone - comme la dernière fois qu'on s'est parlées, le jour d'avant son départ. Quelle surprise!
C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai numérisé ces photos, avec Norbert sur les genoux, en lui parlant d'elle et de sa maison. Si elle l'entendait dire "Grand-Maman Georgette"... elle le trouverait adorable, c'est certain. Et je suis certaine qu'il l'adorerait aussi.
Une chance qu'il y a les photos.